La banque est-elle un bon assureur ?
Il est désormais difficile de s’y retrouver car de nos jours on peut voir que notre banquier propose aussi de l’assurance. Les banques n’hésitent plus à faire de la publicité pour des contrats d’assurances. C’est à se demander si pout une bonne assurance il nous faut aller à notre banque ou chez un assureur. Ce phénomène est assez récent et la jeune génération y est habituée pourtant si l’on remonte 50 ans en arrière, on constatera qu’à l’époque les banques et les assurances étaient deux entités différentes qui ne proposaient pas les mêmes services. On peut se demander légitiment pourquoi la banque peut se permettre de nos jours de proposer de l’assurance à ses clients.
Les points communs de la banque et de l’assurance
Au niveau historique la banque et l’assurance ont une origine commune. Disons qu’elles sont nées presque ensemble et qu’elles se sont vues grandir. Vous savez sans doute que l’origine de l’assurance tout comme la banque ne date pas d’hier. C’est au moyen-âge que l’on peut voir l’ancêtre de l’assurance dommage se développer. A l’époque les riches marchands assuraient les armateurs dans le cadre du prêt à la grosse aventure. Le terme de prêt n’est pas ici anodin car il se réfère à un terme utilisé par les banquiers.
De plus, il semble que le principe de fonctionnement d’une banque et d’une assurance soit similaire. En effet, dans les deux cas il est question d’encaisser de l’argent et d’essayer de le faire fructifier au mieux pour le rendre plus tard en cas de besoin. Les banques et les assurances ne sont pas des producteurs de matières premières, ils se contentent de gérer l’argent qu’on leur donne. Avec le temps, l’argent rapporte des intérêts et c’est ça la gagne pain de ces deux organismes incontournables.
Dans les deux cas, c’est le risque qui détermine la valeur du service. Une banque qui place votre argent vous donnera des forts intérêts si vous placez votre argent dans des valeurs risquées. Si le placement est sans risque, le taux d’intérêt sera faible. Pour l’assureur le risque est aussi déterminant et c’est en fonction du risque que votre prime d’assurance sera plus ou moins élevée. Le risque est sans doute une notion encore plus importante pour les assureurs car le principe de l’assurance veut qu’elle nous protège contre le risque donc sans risque pas de protection et pas d’assurance. La banque et l’assurance semblent avoir beaucoup de points communs et pourtant leurs chemins se sont séparés.
Le concept de « contrat emprunteur » lance la banque dans l’assurance
Ce n’est pas vraiment une chose nouvelle de voir une banque proposer de l’assurance. Ce phénomène s’est développé dés la fin de la seconde guerre mondiale. A l’époque les banques faisaient tout simplement appel à des sociétés d’assurances. Quand un client se rendait dans une banque pour prendre un crédit immobilier, celle-ci lui proposait un contrat d’assurance par la même occasion. La banque prêtait de l’argent au client et elle était certaine de revoir cet argent un jour. En effet, avec le contrat d’assurances, si le client devait mourir avant de rembourser de sa dette, la banque se retournait alors vers l’assureur qui avait garanti le prêt. Ainsi L’assurance terminait de payer le prêt et le banquier pouvait respirer. Le client aussi y trouvait un avantage certains car sans une assurance sur son prêt immobilier, il aurait pu tout perdre lors de sa mort. C’est-à-dire que la banque voyant que le prêt n’avait pas été remboursé aurait dû saisir la maison pour finir le remboursement. Certes le client qui est mort s’en contre fiche car il n’est plus de ce monde mais son conjoint ou sa conjointe sera bien content de pouvoir profiter de la maison que l’assurance terminera de payer. L’assureur, lui, rentrait aussi facilement dans ses sous car en règle générale ce sont les jeunes couples qui prennent des prêts immobilier et ils ont donc toute la vie devant eux pour rembourser le risque est faible pour l’assureur. C’est comme ça que la banque a commencé à proposer de l’assurance à ses clients. A l’époque ça marchait très bien et tout le monde y trouvait satisfaction.
De toute façon, il valait mieux car si le client refusait de prendre une assurance pour son prêt immobilier, la banque refusait tout simplement le prêt. Ce n’était donc pas vraiment une assurance obligatoire de par la loi mais obligatoire de par les faits. La banque pouvait forcer ou « inciter fortement » son client à prendre une assurance. Les banquiers étaient même assez vicieux car ils proposaient eux même les assureurs à leurs clients. Vous imaginez bien que ce genre de pratique ne se fait plus trop de nos jours. Si une banque vous propose une assurance rien ne vous empêche d’accepter mais vous pouvez choisir votre compagnie d’assurance. A l’époque c’était moins facile car les gens n’étaient pas toujours au courant de ce qui se passait et l’offre des assureurs n’était pas aussi grande que de nos jours.
Cette pratique a été dénoncée par les médias car pour les banques s’était vraiment un moyen facile de se faire de l’argent. La banque prêtait de l’argent et elle était certaine de se faire rembourser par l’assurance le cas échéant. Aucun risque pour la banque et en plus c’est l’emprunter qui paye la cotisation de l’assurance. Mais que voulez-vous si le système marche ce n’est pas sans raison. L’emprunter a besoin d’être rassuré et il est bien content de savoir que s’il décède, il n’aura pas remboursé son prêt pendant des années pour rien. Sa femme ou ses héritiers profiteront de la maison. Personne ne peut remettre ce principe en question et il satisfait tout le monde alors pourquoi le supprimer ? Certes, les banques et les assureurs en tirent du profit mais ces deux organismes ne sont pas des associations caritatives. On a pu mettre en évidence une coopération entre les banques et les assureurs dans le cadre des contrats emprunteurs. Cette collaboration étroite a permis de dégager des grosses sommes d’argent sans que personne ne puisse y dire grand chose car le principe du contrat emprunteur est impossible à remettre en cause.
Développement des relations entre banquiers et assureurs
C’est surtout au début des années 1970 que les banques ont développé leur politique d’assurance. La généralisation de l’utilisation de la carte bancaire a vu le développement des services d’assurances bancaires. Si l’on vous vole votre carte bancaire, la banque vous rembourse le montant des achats fait avec votre carte volé. Désormais lorsque vous souscrives un compte bancaire, votre banquier y inclut de l’assurance sans que vous le sachiez. Plus ca va et plus les services de type assurance sont présents à la banque. Les banques ne savent plus quoi inventer pour refourguer de l’assurance à tout va. Si vous décédez, l’assurance payera si votre compte est en négatif, mieux encore elle reversera à votre conjoint l’équivalent de votre salaire pendant tout une année. Bref, à partir de 1970 on ne peut plus parler de banque mais plus de bancassurance.
Ce n’est pas grand-chose en terme financier car se sont des petits contrats d’assurance. Mais la banque refile des milliers puis des millions de contrat d’assurance et au final c’est une grande source de profit. N’oubliez pas que la banque ne paye rien pour vous assurez, c’est le client qui paye. Les assurances reversent une partie des bénéfices aux banques qui voient là un moyen facile de se faire de l’argent de poche. Dans le milieu de la banque se faire de l’argent de poche ne veut pas forcément dire récolter un peu d’argent. Au final, les banquiers vont s’enrichir facilement et les bénéfices augmentent en flèche sans prendre trop de risque.
Les assureurs, eux, voient leur business se développer grâce aux banques qui dynamitent le marché de l’assurance. Le particulier semble satisfait de la situation car il s’offre à lui une multitude de service dont certains sont indispensables. Bret tout le monde y gagne et les banques plus que les autres mais ça ce n’est pas nouveau. Jusque là tout va bien dans le meilleur des mondes et la bancassurance a un bel avenir. Le développement de l’assurance vie va aussi aider les banques à venir s’incruster sur le marche de l’assurance.
L’explosion de la bancassurance
La banque a bien compris que faire de l’assurance pouvait lui rapporter alors elle a continué en pensant que rien ne pouvait l’arrêter. Au début des années 1980 la banque se lance dans les contrats d’assurance vie. Ce n’est pas une erreur car même si l’assurance vie n’est pas encore blanche comme neige, son développement futur est impossible à empêcher. Le principe de fonctionnement de l’assurance vie n’est pas vraiment à prendre à la légère et les banques savaient qu’elles avaient beaucoup à gagner en se lançant dans une assurance de ce genre.
C’est vrai que c’était tentant pour les banques de se lancer dans l’assurance vie car c’est une source de revenu importante et facile. Il y avait moyen de toucher une grosse somme d’argent dés le début de la signature du contrat. Mais les banques ont essayé de proposer de l’assurance vie plus transparente pour se démarquer des assureurs. D’ailleurs elle ne parlera pas dans les débuts d’assurance vie. Le lancement de l’assurance vie a été difficile (cf article sur l’évolution de l’assurance vie.) et c’est pourquoi la banque à préféré parler de placement d’épargne. Pour ne pas effrayer les clients, la banque savait bien qu’il ne fallait pas encore parler d’assurance vie. En 20 ans, de 1985 à 2005 la part de marché des banques dans l’assurance vie est passée de 30 à 60 pour cent. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui la banque est un plus gros fournisseur d’assurance vie que les assurances.
Il faut dire que pour les banques l’assurance vie est excellent moyen de sortir son épingle du jeu face aux assurances. Pour les assureurs qui garantissent en cas de sinistre ce n’est pas toujours facile. Il faux vérifier les circonstances du sinistre et estimer le montant du préjudice subit. En assurance vie, tout est plus simple, si la personne décède il faudra lui donner de l’argent. Le montant de la somme est clairement inscrit dans les termes du contrat et il n’y aura pas de surprise. Il suffit juste de faire de l’épargne avec le montant des cotisations des assurés pour rentrer dans ses frais et même en tirer du bénéfice. De part sa nature, l’assurance vie est en faite un produit que la banque a plus de facilité à faire fructifier qu’une assurance et c’est pourquoi la banque est devenue incontournable en matière d’assurance vie.
La banque ne peut pas remplacer votre assureur
On vient de voir que la banque était plus performante dans le domaine de l’assurance vie que les assureurs mais ce n’est pas pour autant que les banques arriveront un jour à rendre les assurances inutiles. Dans le cadre de l’assurance dommage les banques ne feront jamais mieux que les assurances. C’est d’ailleurs pour cette raison que les banques font appel à des compagnies d’assurances pour gérer les contrats et surtout quand il question de dommage.
En effet, en cas d’assurance dommage c’est tout un système qui doit se mettre en place et ça la banque ne sait pas faire et ne veut pas prendre le risque de mal faire. Régler un sinistre en cas de dommage, c’est prendre du temps pour étudier le dossier, faire appel à un expert, parfois dépendre d’un garagiste pour assurer les délais de remboursement. Bref c’est un métier et il faut s’y attacher à temps plein pour être performant.
Cela ne vaut pas dire que la banque ne vous propose pas de l’assurance dommage. La société générale par exemple a lancé son assurance automobile et cela ne se passe pas s’y mal. Mais à la différence d’une assurance, la banque ne s’occupe pas de gérer vos sinistres. Elle passe par des sociétés privées et en aucun cas une banque s’occupe de gérer les détails d’un sinistre car ce n’est pas son métier.
De plus la banque ne pourra jamais rattraper son retard dans le domaine de l’assurance dommage. Cela fait longtemps que les assureurs proposent de l’assurance dommage et ils en sont les spécialiste et donc en connaissent bien les tenants et les aboutissants.
Sur le marché de l’assurance vie, les banques ont pu se mettre en avant car le marché est récent et le système presque adapté à une banque. Mais par exemple en matière d’assurance automobile, le marché est saturé et les assureurs se livrent une guerre sauvage pour récupérer le plus de contrat. Dans cette guerre, il n’y a pas de place pour un nouveau venu et la banque ne pourra sans doute jamais percer le marché. Dans le domaine de l’assurance habitation c’est la même chose et la banque reste à la traine. Cela ne veut pas dire que l’assurance n’essaye pas de voler un peu plus de part de marché aux assureurs. Mais en ce qui concerne l’assurance automobile et habitation, l’évolution est encore lente.
Conclusion :
La banque a peu de chance de devenir numéro un en ce qui concerne l’assurance dommage ou habitation mais rien n’empêche votre banque de vous en proposer. Comme ce n’est pas une société d’assurance elle pourra refuser de garantir certains de ses clients. Il faudra alors sélectionner les clients qui ne sont pas à risque pour leur proposer des contrats d’assurance et espérer que cette sélection puisse permettre des revenus intéressants. Mais là encore, connaitre le risque et bien sélectionner ses clients reste difficile pour une banque car ce n’est pas son métier premier. Elle devra alors faire appel à des sociétés privées pour ne pas faire d’erreur. Sous traiter ce travail à un coût et on se demande comment la banque pourra proposer un tarif aussi compétitif qu’une assurance.
la banque peut être un bon assureur surtout dans le domaine de l’assurance vie, pour le reste il semble que personne ne puisse détrôner votre assureur.
Comment (1)
je me permet de réfuter complètement cet article car lorsque l’on regarde les classements des bancassurances depuis environs 5 ans, on s’aperçoit qu’elles prennent de plus en plus de parts de marché, tant au niveau de la MRH que de l’assurance auto. Pour preuve, lorsque vous analysez les résultats des bancassureurs, vous constatez qu’ils ne cessent de progresser et ceux malgré la crise.
Alors je suis désolée, mais il ne faut certainement pas écrire que les banques ne valent rien en matière d’assurances de biens, car elles sont aussi compétitives que les compagnies d’assurances traditionnelles. Encore une preuve supplémentaire, je pense que la Banque Postale ne se serait pas lancer dans l’IARD si elle n’était pas convaincu de gagner de l’argent avec ce type de produits.
Cordialement.