Avantages et limites de la mutuelle

Avantages et limites de la mutuelle

On peut toujours critiquer les sociétés mutualistes. Il n’en demeure pas moins que ces sociétés sont loin de mettre la clé sous la porte. Pour l’instant le système mutualise bénéficie de nombreux avantages. Ainsi, il peut se développer et se battre contre la concurrence des assureurs et des banques. Pourtant il y a de quoi se faire du souci car la concurrence montre les dents et on se demande combien de temps ça va durer…

Les avantages de la mutuelle

Il est certain que le système mutualiste est solide et performant. Si ce n’était pas le cas, il y aurait déjà longtemps que la mutualité aurait disparu. Nous allons ensemble nous intéresser aux raisons du succès de la mutuelle.

Tout d’abord la société mutuelle est au plus proche de ses sociétaires. En général les clients font tous partie d’un groupe. Il peut s’agir d’une catégorie socio-professionnelle ou des membres d’une même entreprise. Cela augmente la relation de confiance qu’il peut exister entre les sociétaires et la mutuelle. Les compagnies d’assurances ne jouissent pas toujours d’une bonne réputation mais ce n’est pas le cas pour les sociétés mutualistes. Ceci est le premier avantage que l’on retrouve avec une mutuelle, on a l’impression d’être une famille et la confiance règne.

Ensuite, il faut dire aussi que beaucoup de mutuelles ont une dimension humaine. Je ne vous parle pas des grandes sociétés mutualistes regroupées en union. Les choses évoluent en effet mais dans la plupart des cas, les mutuelles sont des petites entreprises. C’est cette petite taille qui permet une grande réactivité.

Enfin, rappelons que les mutuelle bénéficient d’une bonne image pas seulement pour les valeurs qu’elles représentent. D’ailleurs un grand nombre de sociétaires se fichent pas mal de ces pseudos valeurs. Ce qui compte avant tout c’est la qualité du service et le prix de la cotisation. Cependant il devient difficile pour les sociétés d’assurances mutuelles de proposer des prix plus attractifs que la concurrence. Reste alors à innover pour proposer ce que « l’autre » ne propose pas et en matière d’innovation de produits, les mutuelles ne sont pas les dernières.

Les limites de la mutuelle

Il ne faut pas se leurrer, mutuelle ou pas, ce qui compte c’est le prix du service. Pendant longtemps les sociétés mutuelles ont su proposer des tarifs compétitifs. Malheureusement il y a une perte grandissante face à la concurrence. Ce qui veut dire que les mutuelles ont du mal à attirer des nouveaux sociétaires en proposant une tarification avantageuse. Avec l’assurance directe et l’apparition des grandes enseignes de la distribution en assurance, on a vu se développer le principe du « low cost », ce qui signifie que les prix de production soient diminués au maximum. C’est un moyen efficace pour faire baisser la tarification du produit. Les mutuelles ne peuvent pas rivaliser dans ce domaine et du coup la tarification est de moins un avantage pour les mutuelles.

Le fait qu’il n’existe pas de capital social et donc pas d’actionnaires dans une mutuelle est bénéfique dans le sens ou cela laisse de la liberté aux décideurs qui pourront toujours choisir de défende uniquement les intérêts des sociétaires. Il n’y a donc pas vraiment d’obligation de résultat. Mais contre qui se battent les sociétés mutuelles ? Elles se battent contre des compagnies d’assurances qui ont eux des actionnaires. Les actionnaires exigent des résultats et font pression pour obtenir un retour sur investissement. Personne ne met vraiment une pression aux mutuelles. Cette pression des actionnaires est pourtant nécessaire pour augmenter la rentabilité d’une entreprise et l’inciter à se développer. Le fait de ne pas avoir d’actionnaires est à double tranchant.

Un autre point est que des groupes mutualistes sont tout simplement en train de perdre leur identité. Certains mutualistes étaient dans le passé des véritables symboles pour des corporations. C’est le cas pour une enseigne mutualiste bien connue. A ses débuts cette mutuelle ne protégeait que le risque automobile des artisans. 50 ans plus tard, cette même enseigne ne compte plus que 8 pour cent d’artisans chez ses souscripteurs.

Enfin, rappelons que le problème principal chez les mutualistes est le manque d’harmonisation. Le statut juridique est différent entre toutes ces sociétés mutuelles et il est difficile de s’y retrouver. On rencontre le même problème au niveau européen, les mutuelles allemandes n’ont pas les mêmes principes de fonctionnement que les mutuelles françaises. Une harmonisation au niveau national et européen est impérative pour permettre un réel développement.

Conclusion

On ne parle pas encore de crise des sociétés mutuelles. Si l’on se tourne vers le passé, on trouvera même des avantages nombreux au principe de fonctionnement du mutualisme.

Cependant si on se tourne vers l’avenir il y a de quoi s’inquiéter. On se demande combien de temps les mutuelles vont pouvoir tenir face à la concurrence de plus en plus acharnée qui fait rage. Il faudra alors un jour sans doute repenser l’identité et le principe de fonctionnement des sociétés mutuelles pour ne pas qu’elles disparaissent. Une harmonisation et une simplification ou un aménagement du système de fonctionnement semblent inévitables pour assurer aux mutuelles un bel avenir.

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