Mieux vaut prévenir que guérir

Mieux vaut prévenir que guérir

Les catastrophes naturelles sont inévitables, c’est un fait. Ceci étant, il est possible d’anticiper et d’optimiser les mesures pour améliorer la prévention et l’indemnisation. Ces mesures sont difficiles à mettre en place et le gouvernement tarde à instaurer les mesures qui s’imposent. Pourtant ces mesures sont tout aussi inévitables que les catastrophes.

Enchaînement des catastrophes naturelles

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, les assureurs arrivent à estimer l’avenir. Bien entendu, ils préfèrent se montrer pessimistes et ils pensent que les catastrophes naturelles seront de plus en plus nombreuses. Certes, ces prévisions ne sont pas infondées et des experts climatiques confirment que l’évolution du climat est propice à des catastrophes de plus en plus nombreuses. Les tempêtes ou les Inondations ne sont plus les seules craintes des assureurs qui redoutent aussi les cyclones voire les tremblements de terre. En attendant «Armageddon», chaque sinistre coûte cher aux assureurs.

La fameuse tempête Xyntia et les Inondations dans le Var sont des exemples récents. Les dommages sont conséquents aussi bien sur le plan matériel que sur la plan humain. Les autorités publiques ont dû réagir pour essayer au maximum d’éviter que cela ne se reproduise. Il est désormais interdit de construire une habitation dans une zone rouge. L’idéal serait sans doute de détruire les habitations déjà construites en zone rouge. Cela est tout à fait impossible, alors on se contente d’éviter de reproduire les mêmes erreurs. Plus question de délivrer des permis de construire dans des zones potentiellement inondables.

Des mesures existantes qui tardent à s’appliquer

Les catastrophes naturelles ont toujours existé et c’est pour cette raison qu’on peut se demander qu’en est-il de la prévention ? A défaut de pouvoir éviter le déclenchement d’une catastrophe, il est possible de limiter la casse au maximum.

Dans cette logique, la loi Barnier de 1995 oblige les préfets à mettre en place des PPRI (Plans de prévention des risques d’inondation) sur les territoires dont ils dépendent. Le but étant d’identifier les zones à risques et de limiter la construction de nouvelles habitations dans ces zones. Plus de 17000 communes sont concernées en France mais plus de 3500 n’ont toujours pas mis en application le moindre plan. Inutile de fustiger les préfets ou les maires de ces communes, mais il faudrait pointer du doigt le manque de moyens à la disposition de ces derniers. C’est bien beau de la part du gouvernement de prendre des mesures mais il faut aussi donner les moyens de les rendre applicables. Si les préfets ne peuvent pas toujours mettre en place un PPRI c’est avant tout car ils manquent de fonds. Suite à la tempête Xynthia, un rapport met en évidence les insuffisances en ce qui concerne la prévention des risques naturels.

Ce rapport est sans appel, à l’heure actuelle en France, il existe des communes où strictement rien n’est fait pour combattre les effets d’une catastrophe naturelle. Que ce soit au niveau de la prévention, de la vigilance, de la gestion, aucune mesure significative n’est entreprise. Il conviendrait notamment d’élaborer des digues solides ou encore de chercher à identifier les terres exposées à un risque d’inondation. Tout cela coûte cher mais c’est indispensable. Et puis si ce n’est pas fait qui va payer les pots cassés ? Les assureurs sont riches mais pas à ce point… Au final, plus les catastrophes s’enchaînent et plus le montant des cotisations augmentent. Dans tous les cas, c’est le contribuable ou l’assuré qui payent. Mais le contribuable préférait sans doute que son argent soit utilisé de manière intelligente. Au lieu de payer suite à une catastrophe naturelle, il serait plus intéressant de payer avant une catastrophe naturelle pour mettre en place des mesures concrètes et efficaces. En médecine comme pour les catastrophes naturelles, il est moins couteux de prévenir que de guérir !

+ Voir article : La fréquence des catastrophes naturelles et l’évolution des cotisations

Face à ce constat d’échec flagrant, Le secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Madame Jouanno, a promis d’accélérer la cadence. La carte géographique complète des zones à risques sera disponible en 2011. Il ne faudra pas sans doute s’arrêter là car établir une carte ne suffit pas, il faudra prendre aussi des mesures et donner les moyens de les appliquer.

Vers une plus grande prévention mais aussi une responsabilisation

Le plus important consiste à mieux informer à la fois les autorités compétentes et les habitants des risques d’une catastrophe naturelle. Pour cela, il faut rendre l’information accessible à tous et avertir du danger. Vous avez sans doute remarqué que lorsque vous regardez la météo, la carte de France est désormais séparée par un code de couleur. Au point qu’on se demande si l’on regarde des prévisions météorologiques ou des prévisions de catastrophe naturelle. Il est aussi possible d’estimer une prévision de hauteur d’eau et donc d’anticiper sur des inondations. Il ne reste plus qu’à prévenir les habitants des zones concernées par une future catastrophe naturelle pour qu’ils prennent les dispositions qui s’imposent.

Un autre point important consiste à dénoncer des pratiques peu scrupuleuses. Dans certaines communes, on construit des digues pour pouvoir construire des nouvelles habitations sur des zones à risques. C’est une pratique qui doit cesser. Avec ou sans digue, une zone inondable reste une zone inondable. Les digues ne sont pas infaillibles et une catastrophe naturelle peut devenir une catastrophe nationale avec ce genre de comportement….

Pour terminer, il faut aussi admettre que la responsabilisation doit être générale. Nous sommes tous responsables. Le développement de notre société et l’accroissement de la population sont des phénomènes que nous devons mieux gérer. Il faut répondre aux besoins de se loger de la population mais pas à n’importe quel prix. Surtout, les techniques de constructions n’évoluent pas spécialement pour s’adapter aux risques des catastrophes naturelles. Il faut se pencher sur des nouvelles techniques de construction mais cela passe par une prise de conscience et en période de crise, la conscience est limitée par le budget.

Conclusion

Informer, prévenir, responsabiliser, coordonner etc. La liste est longue en ce qui concerne les améliorations nécessaires à tous les niveaux pour limiter les risques et les dommages des catastrophes naturelles. Les assurés ont leur part de responsabilité notamment en ce qui concerne l’aggravation des dommages suite à un sinistre. On peut aussi espérer que le gouvernement accorde plus de moyens pour anticiper sur les risques des catastrophes naturelles. Une meilleure coordination semble aussi nécessaire entre l’Etat, les assureurs et les entreprises qui réparent les dégâts. Tout cela dans le but de réduire le coût faramineux des catastrophes naturelles.

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