Les pirates font grimper l’assurance maritime
Les pirates des temps modernes fonctionnent de la même façon que leurs prédécesseurs. La différence c’est qu’ils ne sont pas armés de sabres et leurs embarcations ne sont plus vraiment des corsaires armés d’une batterie de canons. De nos jours, un simple zodiaque avec une poignée d’hommes en arme suffit pour détourner un navire et sa cargaison mais aussi un simple bateau de plaisance dans le but d’obtenir une rançon des otages. Des pirates somaliens et éthiopiens en ont fait leur spécialité au plus grand désarroi des compagnies d’assurance maritime.
Le sentiment d’impunité des pirates risque de développer le phénomène
Les actes de piraterie des temps modernes font la une des médias internationaux mais le problème de taille c’est que cela contribue aussi à attirer les convoitises de potentiels pirates. Les pirates somaliens commencent à se faire un nom et d’autres pourraient les imiter. On peut craindre de se voir développer le phénomène au large de l’Afrique occidentale.
La répression est assez difficile à mettre en place notamment par le gouvernement des ressortissants de ces pirates qui n’ont pas les moyens financiers de prendre des dispositions efficaces. On se souvient que la France est intervenue par l’intermédiaire d’un bateau militaire pour venir en aide à des ressortissants pris en otage. Mais cela n’est pas suffisant pour faire disparaitre le phénomène ou décourager les autres.
Désormais, les pirates sont plus méfiants et se lancent à l’abordage de navire en haut mer, dans des zones maritimes moins surveillés. Il y a moins de passage dans ces zones. Certes, il y a donc moins de bateau à détourner mais les pirates peuvent le faire en toute tranquillité.
Les pirates s’adaptent et il faut bien admettre que ce ne sont pas des amateurs. On ne pas parler ici de grand banditisme, de mafia ou autres joyeusetés. La plupart du temps, ces pirates sont simplement des «rebelles» armés qui travaillent pour leur compte. Il est très facile de recruter des nouveaux pirates étant donné la situation économique précaires d’où sont originaires les aspirants.
Ce n’est pas la volonté qui manque à la communauté internationale d’éradiquer le problème mais ce n’est pas si simple. Les solutions restent limités ou inefficaces. Proposer des zones d’exclusion pour la navigation ou des équipages armés n’est en fait que poser un pansement sur le phénomène. Autant dire que cela ne regèlera rien sur le long terme. Il faudrait plutôt améliorer la situation politique des pays d’où sont originaires les nouveaux pirates mais cela ne peut se faire d’un simple coup de baguette magique.
La piraterie augmente les primes d’assurance des bateaux
L’assurance, comme toujours a dû s’adapter à ce nouveau phénomène et elle l’a fait dés l’été 2008. Avant cette date, les armateurs se contentaient de prendre une assurance pour le navire, l’équipage ou la cargaison. Cela était suffisant jusqu’à ce que les actes de pirateries se multiplient. Dés lors, la fameuse compagnie d’assurance «Lloyd» a lancé la garantie anti pirates de la mer. Cette nouvelle garantie dans l’assurance maritime offre notamment :
- Le remboursement de la rançon.
- Prise en charge de l’acheminement de l’argent de la rançon.
- Prise en charge de l’immobilisation du navire.
- Prise en charge des frais de négociateurs.
L’assureur qui propose cette garantie va calculer le montant de sa prime d’assurance en fonction de la menace dans la zone empruntée et du type de bateau. Les porte-conteneurs sont jugés moins vulnérables et moins chers à assurer que les petits bateaux de plaisance ou les pétroliers.
Dans tous les cas, le développent de la piraterie augmente le risque pour les assureurs maritime qui sont obligés d’augmenter les primes. On assiste à un doublement des primes pour les navires qui se rendent sur la côte ouest africaine. Cette augmentation ne provient pas seulement de la piraterie.
Dés les années 2000 le secteur a connu une flambée des prix qui s’explique avant tout par le développement du commerce mondial et un peu plus tard par la flambée des prix du pétrole. La récente crise financière et économique n’arrange rien. Le contexte de récession touche aussi le monde maritime et donc les assureurs spécialisés dans le domaine.
Conclusion
Le monde de l’assurance est plein de ressource. Il s’adapte à son environnement et dans le cas de la piraterie maritime, il n’aura pas fallut attendre longtemps avant de voir la réaction des assureurs. La garantie «anti pirates de la mer» offre aux armateurs une sécurité non négligeable. Si les actes de pirateries se multiplient, le montant de la prime d’assurance risque de ne plus être abordable à tous.
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