Faux témoignage profitable à l’assurance
L’assurance a la réputation sulfureuse de toujours trouver des excuses pour ne pas rembourser ses assurés. Pour autant, l’assurance n’a pas besoin de chercher des clauses cachées pour annuler ses garanties. Les faux témoignages aident parfois les assureurs et dans ce cas, l’assureur n’ira pas vérifier la véracité d’un faux témoignage qui la décharge d’un remboursement.
La belle histoire de Monsieur Jean
Monsieur Jean est un employé de mairie d’une petite commune du Sud de la France. Il travaille à la voirie et son but est donc de rendre les rues de sa commune aussi propres que possible. Dans l’ensemble le travail est assez difficile car notre pauvre employé passe son temps à balayer toute la journée et c’est plus que fatigant. L’employé pense même à quitter son travail car il commence à avoir mal au dos.
Un beau jour, la mairie décide d’acheter une balayeuse municipale. Un engin parfaitement adapté pour rendre les rues propres. Cela permet une plus grande efficacité et aussi un confort pour l’employé qui s’en sert. Désormais le brave Jean ne devra plus passer ses journées à balayer les rues de la commune il se contentera de conduire la balayeuse tranquillement installé dans le fauteuil.
Le coût de la machine est assez conséquent et le jour de la livraison toute l’équipe municipale est au complet pour accueillir le nouvel engin. Pour une petite commune c’est presque un événement et c’est aussi le cas pour monsieur Jean.
Les débuts de monsieur Jean et de la balayeuse
Monsieur Jean est sans doute le plus heureux de toute l’équipe municipale car la balayeuse c’est avant tout lui qui va s’en servir. Après une petite formation, Jean prend la nouvelle machine bien en main et peut ainsi parcourir les villes de sa commune avec fierté. Les résultats ne se font pas attendre car les rues sont plus propres et surtout notre employé communal est moins fatigué de son travail.
Il a tellement de temps qu’il en profite pour se rendre plus souvent au café du village. Bon d’accord Jean n’est pas le genre à prendre du café, par contre il n’a rien contre une petite bière. Cependant il fait bien attention à ne pas trop boire car il sait bien qu’en cas d’accident l’assurance ne remboursera pas. De toute façon la balayeuse est très stable et il est presque impossible d’avoir un carambolage.
C’est avant tout, pour Jean, l’occasion de parler avec ses amis et aussi de « frimer » un peu. C’est vrai que Jean a fière allure dans sa nouvelle balayeuse. Même si personne n’a de quoi être vraiment jaloux tout le monde s’accorde à dire que cette balayeuse automatique est un engin aussi profitable pour la propreté de la commune que pour la santé physique de Jean.
Le jour de l’accident
Jean prend soin de la balayeuse et tous les soirs il la gare dans le local de la mairie. Ce n’est pas parce qu’il a peur du vol mais c’est juste par précaution. Ça fait maintenant 6 mois que la balayeuse nettoie les rues de la commune et Jean commence à s’inquiéter car la balayeuse fait un bruit bizarre. Comme il est bricoleur, il décide d’y « jeter un œil » et il se livre à un entretien complet du véhicule.
Notre employé communal amène alors la balayeuse devant sa maison qui est en pente et il prend soin de bien serrer le frein à main. Jean peut ainsi à avoir accès à tous les outils de bricolage qu’il possède en grand nombre dans son garage. Après une sélection rapide des outils indispensables, Jean se dirige vers la balayeuse et se positionne sous la machine. Il commence alors à vérifier si le conduit d’échappement n’est pas percé ce qui expliquerait les bruits bizarres.
Malheureusement Jean n’avait peut- être pas serré assez fort le frein à main. Pendant qu’il est sous le véhicule, ce dernier se met à avancer lentement mais sûrement sous l’effet de la pente. La balayeuse écrase le pauvre employé communal avant de terminer sa route contre la barrière d’un voisin.
Jean crie de douleur car il vient de se faire écraser les deux jambes. Il est alors conduit à l’hôpital et soigné. Les jours de l’employé communal ne sont pas en danger mais le médecin est formel : Jean ne pourra plus jamais marcher de sa vie et ses deux jambes resteront paralysées.
Les Faux témoignages
On aurait pu en rester là mais cette affaire n’est pas close … Jean ne peut désormais plus travailler car il se déplace en fauteuil roulant. L’assurance de la mairie devra alors sans doute lui reverser une forte pension pour cette incapacité de travail. En effet, Jean a été victime d’un accident de travail et il est en droit de bénéficier d’une rente ou d’un capital pour couvrir sa nouvelle incapacité. Cette somme d’argent promise rendra sans doute la vie future de Jean et de sa femme un peu moins dure.
C’était sans compter sur la mauvaise foi du chef de la voirie de la commune. Cette année deux accidents ont déjà eu lieu et à chaque fois la responsabilité de la mairie a été mise en cause. C’en est trop et le chef ne veut plus entendre parler d’accident du travail même si ce n’est pas la faute de la mairie. Il va alors convaincre un ami de faire un faux témoignage. Les deux complices vont soutenir jusque devant le tribunal que le pauvre Jean avait des tendances suicidaires et qu’il s’est jeté volontairement sous la balayeuse pour mettre fin à ses jours. Une fausse déclaration qui ne pourra pas être remise en cause faute de témoins.
L’assurance refusa alors d’indemniser la victime car en cas de suicide aucune indemnisation n’est prévue. Jean se retrouva alors avec le strict minimum pour vivre mais sa femme prit bien soin de lui. Elle-même ne savait pas si son mari avait vraiment voulu se suicider et de toute façon la « justice » avait déjà tranché et il valait mieux aller de l’avant.
Conclusion
Cette histoire semble un peu surréaliste et pourtant il s’agit bien d’une histoire réelle. Ce qui est primordial ici c’est le rôle important des témoins en cas d’accident. La parole des témoins est donc essentielle. Les assurés ne sont pas les seuls à faire des fausses déclarations et ils peuvent eux aussi être victimes de fausses déclarations.
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